La belle mort [Mathieu Bablet]

L'auteur : Mathieu Bablet est né en 1987. C'est un fan de films d’horreurs et de séries B. A peine diplômé, son projet La belle mort est repéré et publié.

L'histoire : La fin de l’humanité a eu lieu. Les insectes venus de l’espace infini sont maintenant les maîtres de la terre. À quoi bon résister ? Voilà ce que se répètent jour après jour Wayne, Jeremiah et Scham, uniques survivants de l’invasion dévastatrice. Cherchant un but, une destinée justifiant leur futile présence dans un monde en ruine, ils ne se doutent pas qu’ils font partie d’un plan bien plus vaste, quelque chose qui les dépasse complètement et qui implique un autre survivant…

Mon avis : J'aime les BD qui créent des ambiances et celle-ci en fait partie. À première vue, le dessin ne me correspond pas vraiment avec ces personnages aux visages très simplifiés et aux traits taillés à la serpette. Cependant, la manière dont est dessinée cette ville, potentiellement New York, crée une ambiance troublante : les environnements urbains sont représentés avec une méticulosité particulière, toujours dans des tons sépia. Presque toutes les cases présentent un point de fuite dans la perspective des bâtiments avec jamais autre chose que la ville à l'horizon. Ça m'a donné une impression d'oppression, d'isolement. Mais c'est bien le but recherché puisqu'on suit les seuls rescapés d'une sorte d'apocalypse dont on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'ils craignent des créatures insectoïdes plus que tout et qu'ils n'ont rien à manger d'autre que les conserves qu'ils trouvent. Leur espérance de survivre est très limitée.
On retrouve les thèmes classiques de la SF ou de livres style Je suis une Légende ou La route : être seul et rescapé devient presque une punition et survivre un calvaire dont la seule issue est la mort violente, à petit feu ou le suicide.
L'auteur arrive à insuffler une atmosphère très prenante, passant d'un début assez réaliste et cruel à un progressif glissement vers une situation de plus en plus étrange. On se demande si on ne voit pas simplement les personnages devenir fous ou si on plonge vraiment dans le fantastique. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue que je vous laisse découvrir. Juste un mot sur la fin assez ouverte qui peut s'interpréter de manières différentes et dont je me demande toujours si elle est positive, pleine d'espoir ou simplement totalement désespérée et cynique ou un mélange des deux.
En tout cas, j'ai vraiment apprécié cette lecture d'une BD d'ambiance très aboutie, assez rare dans son genre et très bien servie par un graphisme approprié et particulièrement pour les représentations architecturales. Par contre un dernier conseil : à ne pas lire si vous n'aimez pas les insectes et encore moins les insectes qui grouillent ;)

Merci à Babelio et aux Éditions Ankama pour cette découverte.

Critiques et infos sur Babelio.com

Commentaires

Mangolila a dit…
Intéressant! Je retiens ce titre malgré mon allergie aux insectes! J'espère quand même que j'arriverai à passer outre!
gruikman a dit…
Ce n'est pas une BD très joyeuse, soyons clair mais elle a le mérite d'être assez originale!
Violette a dit…
ça m'intrigue même si, comme beaucoup, je ne suis pas très fan des insectes...
gruikman a dit…
Ca rend la BD intéressante et dans le genre "réalité qui se délite", cette BD tient la route!

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques