Bad teacher, de Jake Kasdan & La vague, de Dennis Gansel

Que faire lorsqu'on est malade, suffisamment pour ne pas pouvoir se concentrer sur un livre qui exige un peu de concentration, mais pas assez pour végéter totalement dans le noir et le silence le plus complet ? On regarde les films qu'on n'a pas eu le temps de voir avant bien sûr.


Bad Teacher

Film américain de Jake Kasdan, sorti le 27 juillet 2011, avec Cameron Diaz et Justin Timberlake.

L’histoire : Elizabeth Halsey n’est vraiment pas faite pour enseigner. Elle n’a rien à faire des enfants, elle parle mal, elle boit, fume n’importe quoi et ne pense qu’à une chose : se marier pour quitter son job d’enseignante au collège. Lorsque son fiancé la plaque, elle se met en tête d’épouser un jeune prof remplaçant aussi séduisant que riche… Mais Elizabeth a une rivale, la très volontaire Amy, une excellente enseignante. Le prof de gym qui lui fait des avances super lourdes ne simplifie pas les choses non plus. Les plans tordus d’Elizabeth et leurs délirantes conséquences vont secouer ses élèves et ses confrères, mais c’est surtout elle qui n’en sortira pas indemne…


Mon avis : Quand on n’en attend rien, on n’est pas déçu. Il y a effectivement quelques trouvailles amusantes, un peu de politiquement incorrect sur les raisons d’enseigner. Mais il y a aussi de gros ratés bien graveleux et inutiles. C’est trash, il faut le savoir. En même temps, on s’en doute quand on va voir ce genre de film, digne d’ « American pie ». La seconde partie du film n’est clairement pas à la hauteur du début, ce qui fait qu’on s’ennuie quelque peu sur la fin, se demandant où tout ceci peut bien nous mener. C’est répétitif et grossier. Pas de réflexion de fond. Reconnaissons aux acteurs qu’ils n’ont pas peur du ridicule, que ce soit Cameron Diaz ou Justin Timberlake qui jouent à fond la carte du potache et de la caricature. Après, ne boudons pas notre plaisir : quand on veut mettre les neurones sur pause et voir autre chose qu’un mélo fleur bleue, pourquoi pas.

Die Welle (La vague)


Film allemand de Dennis Gansel, sorti le 4 mars 2009, avec Jürgen Vogel et Frederick Lau.

L’histoire : En Allemagne, aujourd'hui. Dans le cadre d'un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s'avérer tragiques.

Mon avis : Je voulais voir ce film depuis un moment. Et je pense qu’il faut savoir de quoi il parle avant de le voir, car la place laissée à la fin à l’explication n’est pas suffisante. En effet, quelques incohérences posent problèmes : les élèves ne semblent pas se rendre compte de ce qui se passe alors que le professeur, juste après leur avoir fait décortiquer les éléments de l’autocratie, leur demande de les pratiquer. Pourtant, la question de fon est vraiment très intéressante : dans notre monde d’aujourd’hui, et surtout dans la société allemande, un régime autocratique peut-il refaire surface ? Réponse spontanée des jeunes : non ! Pourtant, il suffira de peu, d’un peu de sympathie et d’un fort sentiment de communautarisme qui protège ses membres les plus faibles pour que tout déraille.
Une fois la situation posée, le film tient surtout par la prestation du professeur. Quand prendra-t-il conscience de ce qui se joue ? Le reste est sans surprise, malheureusement et un peu trop démonstratif. Car à aucun moment ne sont évoquées les raisons qui font que ces élèves se laissent embrigader. Puis, alors que Rainer Wenger a sous les yeux pendant toute une soirée un gamin complètement perdu (son cours relève plus du lavement de cerveau en ce qui le concerne) et qu’il ne réagit pas, la baffe adressée par un autre à sa petite amie lui suffit pour se rendre compte de ce qui se déroule sous ses yeux. Et il estime que quelques minutes de blablas devant un gymnase rempli de sympathisants à « die Welle » suffiront à résoudre tout ? Je trouve ça un peu léger.

Enfin, il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’une fiction, même si il est annoncé en gros sur l’affiche qu’elle est tirée de faits réels. Au final, peu de choses sont connues de l’expérience menée par Ron Jones en Californie.

Commentaires

Joanna a dit…
J'ai rajouté "La vague" à ma wish-list car je préfèrerais lire le roman avant de voir le film... Puis comme souvent le livre semble mieux.
choupynette a dit…
Comme toi j'ai trouvé La vague un peu léger dans son argumentaire. Cela n'a rien d'un film coup de poing. Dommage.
La chèvre grise a dit…
@ Joanna : en l'occurrence ici, l'occasion a fait le larron, je suis tombée sur le film donc...

@ choupynette : tout à fait d'accord.
Frankie a dit…
Je m'attendais à quelque chose d'un peu mieux pour Bad Teacher, du coup, j'ai trouvé ça un peu nul. Le début s'annonçait sympa mais comme tu le fais remarquer, ça s’essouffle ensuite. Dans le même genre potache, j'ai préféré Comment tuer son boss.
Arcaalea a dit…
J'ai également vu et chroniqué ce film il y a peu de temps et en effet je trouve que le film est assez pauvre en explications. La scène de fin dans le gymnase est forte mais un peu légère. Le fait que le professeur ne se rende compte de rien sauf à la fin m'a un peu surprise et je pense qu'ils auraient pu pousser l'histoire un peu plus loin dans les explications.
Mais bon, c'est tout de même un bon film je trouve qui fait froid dans le dos !

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques