Bal de givre à New York [Fabrice Colin]

L’auteur : Fabrice Colin est un auteur français né en juillet 1972. Il écrit aussi bien pour les adultes que pour les adolescents, de la fantasy ou de la science-fiction. Il est également scénariste de BD.

L’histoire : Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle.
Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger.
De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché.
Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

Mon avis : À quoi m’attendais-je en ouvrant ce livre, un peu à contre cœur ? À une énième romance adolescente. Mais dès le premier chapitre, quelque chose cloche et ne rentre pas dans le moule si habituel des niaiseries jeunesse. Une atmosphère un peu fantastique, une impression à la fois pesante et comme si on survolait tout ce monde qui s’agite en dessous de nous, en dessous d’Anna. Du coup, très vite, le lecteur revoit ses attentes et ouvre sa perception, cherche des indices dans sa lecture. Tout ce blanc, ce verre, ce métal, éblouit. New York brille.
L’auteur joue magnifiquement des métaphores et élude complètement certaines explications que le lecteur attend pourtant, au risque de le perdre un peu, de faire traîner en longueurs parfois. Il faut accepter de ne rien maîtriser et se laisser porter, ce qui n’est pas toujours évident.
Mais l’ambiance si particulière tient fermement ce même lecteur qui tourne les pages pour connaître le fin mot de l’histoire. Petit à petit la lumière éblouissante devient dangereuse, le voile se lève sur une réalité qui est douloureuse pour l’héroïne, et très dans l’actualité de notre monde réel. Une sorte de détachement mêlé à une urgence presse l’héroïne à se décider, à faire un choix dont elle ne comprend pas forcément la teneur. En même temps que l'héroïne, le lecteur va découvrir que la noirceur doit faire partie intégrante de la vie et contrebalancer les effets de la lumière. La vie elle-même est faite de joies et de malheurs qui composent ensemble une symphonie.
À la moitié du roman, le lecteur adulte sentira peut être les prémices de la chute mais peu importe. On se laisse balancer entre le monde réel et le monde fantasmagorique.A la fin, on ne peut nier que ce livre est vraiment à part, qu'il laisse une drôle d'impression. Difficile de dire si j'ai apprécié ou non car j'ai été déstabilisée dans mes habitudes, dans mes marques de lectrice. Rien que pour cela, je trouve que ce roman est une vraie réussite. Quant à l'histoire, il y avait peut être moyen de faire un peu moins "amour qui se découvre", mais au final il ne faut pas oublier que ce roman s'adresse à un public jeune et qu'il est, je pense, parfaitement adapté pour eux. Il y a là matière à faire réfléchir les jeunes à la symbolique et à l'importance de la vie.

Commentaires

Lilibook a dit…
Oh la la, je n'ai toujours pas lu ce roman ;-)
Zina a dit…
J'ai aimé l'atmosphère ouatée et décalée du roman. Je trouve que Fabrice Colin a une écriture assez féerique. Comme toi, j'avais deviné le fin mot, mais j'ai été déçue par son explication.
Leiloona a dit…
J'avais lu la chute sur le communiqué de presse, j'ai été super déçue qu'on nous dévoile tout. :/

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