Camille redouble, de Noémie Lvovsky

Film français de Noémie Lvovsky, avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi et Yolande Moreau, sorti le 12 septembre 2012.

L'histoire : Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille…
25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune.
Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé.
Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric.
Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?

Mon avis :  Je m’attendais à une vraie comédie, avec des scènes de rigolade. D’autant que le sujet pouvait s’y prêter : revivre son adolescence avec la conscience de ses 40 ans, l’envie de croquer de nouveau la vie à pleines dents, sans les barrières d’une personnalité en construction. Et en fait, pas du tout. Nous sommes plus là devant une comédie dramatique. Peu de rires donc, quelques moments de jolies émotions par contre, comme le comportement de Camille face à ses parents. On sent qu’elle les aime réellement. C’est terriblement touchant.
Pour le reste, le film tourne autour de l’acceptation que l’amour n’est pas éternel. En effet, projetée à l'époque de ses 16 ans, Camille entend bien ne pas reproduire les mêmes schémas. Puisque le garçon qu'elle a rencontré à cette époque va la laisser tomber 20 plus tard, à quoi bon ? Autant passer à autre chose, vivre une autre vie tout de suite. Mais comment résister au charme de ce garçon qui lui a tant plu ? Elle retrouve avec lui les mêmes émotions d'antan. Comment changer uniquement ce qui est à l'origine de ses doutes et malheurs de l'époque actuelle ? Comment faire naître sa fille qu'elle aime, si elle refuse de rencontrer son père ? Peut être simplement en acceptant de lâcher prise. Qu'on ne peut avoir un contrôle sur tout. Qu'il faut accepter dans sa vie le bien comme le mal.

Noémie Lvovsky est pleine de vie et terriblement juste. Le fait qu'elle ne soit pas joué par une comédienne plus jeune permet au spectateur de garder à l'esprit tout ce que l'expérience de la vie lui a apporté. Une mention spéciale également pour les parents, Yolande Moreau et Michel Vuillermoz, vraiment convaincants.
L'intérêt de ce film est cependant peut-être surestimé. Je ne suis pas persuadée qu'il restera longtemps dans les mémoires, malgré les émotions qu'il provoque, malgré les questionnements qu'il suscite sur le rapport aux parents, sur le regard qu'on porte sur sa vie. Car on perd en intensité par quelques longueurs, quelques élucubrations qui nous éloignent du propos. Et aussi parce que je ne me suis pas reconnue dans ces adolescentes de 15 ans qui s'alcoolisent et font le mur à tout va.

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