Hiver [Mons Kallentoft]

L’auteur : Mons Kallentoft, né en avril 1968, est un journaliste et écrivain suédois.

L’histoire : Mardi 31 janvier, 7h22. Il fait encore nuit à Östergötland. Cet hiver est l’un des plus froids que l’on ait connus en Suède. Ce matin-là, Malin Fors et ses collègues de la criminelle découvrent un cadavre, nu et gelé, pendu à une branche d’arbre.
Mais comment diable cet homme a-t-il atterri ici ? Meurtre ? Suicide ? Et d’où viennent ces étranges blessures qui recouvrent son corps ? D’indice en indice, de nouveaux personnages apparaissent : les trois frères d’une certaine Maria, suspectés de viol ; Joakim et Jimmy, deux adolescents pas très nets ; Valkyria et Rickard Skoglöf, deux marginaux adeptes de cultes vikings. Les policiers sont perplexes.

Mon avis : Contrairement à d’autres auteurs nordiques, j’ai trouvé qu’ici il était difficile de se plonger dans l’histoire. Notamment à cause de la construction, en tout petits paragraphes, qui ne laisse pas le temps au lecteur de s’imprégner de l’ambiance ou de s’attacher aux personnages. A peine une situation est-elle évoquée que le lecteur est contraint de changer de point de vue, de personnage, de temps, de lieu…C’est assez déstabilisant.
L’inspectrice Malin Fors est un peu comme le Erlendur d’Indridason (je sais, il n’est pas suédois mais islandais, ça reste néanmoins un auteur nordique) : elle n’est pas une star, elle a des doutes et des problèmes et surtout, elle n’est pas seule à mener l’enquête. Elle est entourée de plusieurs inspecteurs dont chacun à son importance, même si ce sont ses pas à elle que l’auteur s’attache à nous faire suivre et qu’on entre davantage dans sa vie privée et sa relation avec sa fille.
La spécificité du récit de Mons Kallentoft est de faire parler le mort, qui a droit régulièrement à ses paragraphes. Il est comme une ombre qui plane au-dessus de l’enquête et pousse Malin à chercher. Je ne peux m’empêcher de faire tout de même le parallèle avec les flashbacks qu’Indridason intègre de façon assez habituelle dans ses récits. Le rythme est, quant à lui, lent et plutôt agréable ; on laisse le temps faire son œuvre et ouvrir les pistes, réfléchir la police pour trouver la pièce du puzzle qui ne correspond pas et enfin découvrir la piste qui mènera au criminel. L’enquête en tout cas est bien menée. Je n’avais pas deviné le coupable d’autant que tous les personnages ont des comportements bizarres.
Notons que l’histoire se déroule en février et que l’auteur nous parle d’un sacrifice lié au solstice d’hiver, qui lui a normalement lieu en décembre… Une petite incohérence donc qu’il aurait pourtant été facile d’éviter.
On a fait beaucoup de bruit de cette quadrilogie. Pour ce premier volume, même si j’ai tout de même passé un bon moment avec cette enquête, et que j’ai ressenti le froid glacial de l’hiver suédois me ronger jusqu’aux os, je ne suis pas captivée. Cela manque d’originalité. Il ne suffit pas de noms propres suédois pour écrire un polar de qualité et je pense qu’il faut maintenant que je me tourne vers d’autres horizons « polaresques » pour être un peu plus surprise.

Commentaires

Manu a dit…
Je n'avais pas accroché, notamment à ce mort qui parle. Mais je suis d'accord, on a froid pendant cette lecture !

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