Un bûcher sous la neige [Susan Fletcher]


L’auteur : Susan Fletcher est une romancière britannique née en 1979 du côté de Birmingham.

L’histoire : Au cœur de l’Écosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride le Révérend Charles Leslie, venu d'Irlande espionner l'ennemi, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage. Peu à peu, la créature maudite s'efface; du coin de sa cellule émane une lumière, une sorte de grâce pure. Et lorsque le révérend retourne à sa table de travail, les lettres qu'il brûle d'écrire sont pour sa femme Jane, non pour son roi. Chaque soir, ce récit continue, Charles suit Corrag à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire. Chaque soir, à travers ses lettres, il se rapproche de Corrag, la comprend, la regarde enfin et voit que son péché est son innocence et le bûcher qui l'attend le supplice d'un agneau.

Mon avis : Que d’avis élogieux sur ce roman ! Nombre de coups de cœur ! Alors forcément, ça intrigue, d’autant que le sujet est intéressant et que la 4e de couverture promet une écriture lumineuse et plein d’allant. Mais mon avis, loin de l’engouement général, va faire tâche, au risque de déplaire à certains.
L’auteur pose son récit au cœur d’une période historique qui m’était inconnue et à laquelle je me suis vraiment intéressée. Au cœur de l’Écosse, les partisans de Jacques et ceux de Guillaume d’Orange, qui vient de s’installer sur le trône, se déchirent, tant sur la politique que sur les questions de religion. Le sang coule à flot. Le clan MacDonald, partisan de Jacques, sera traitreusement massacré pour avoir trop tardé à prêter allégeance au nouveau roi. Sur ce fond politique donc, se grève la petite histoire de Corrag, jeune femme simple dans sa relation aux choses et aux autres. Elle se contente de peu, connait les herbes, vit seule avec sa mère en bordure de la ville… toute chose qui pousse les gens à les considérer comme des sorcières. Corrag sera donc obligée de fuir et ira à la rencontre de ces MacDonald, à la veille du massacre de Glencoe.
 Le discours de Corrag, femme éprise de liberté et d’humanisme avant l’heure, est forcément détonnant pour une société pétrie de préjugés. Elle est amoureuse de la nature, prête à ouvrir son cœur, à aider son prochain avec ses connaissances sur les plantes et leurs vertus médicinales. Cela, elle le sait, peut lui valoir une mort atroce : la noyade, la pendaison voire le bûcher. Et c’est enfermée dans sa prison, en attendant le dégel pour que son bûcher soit construit, qu’elle va raconter son histoire au révérend irlandais Charles Leslie.
Celui-ci, d’abord réticent comme ces concitoyens, va devoir pourtant prendre sur lui : les informations qu’il est venu chercher ne lui seront données qu’une fois qu’il aura entendu toute l’histoire de Corrag. Au travers des lettres qu’il écrit à sa femme restée au pays, l’auteur montre l’évolution de son regard sur Corrag. Ces deux personnages que tout sépare vont se rencontrer au plus improbable endroit.
Des longueurs et beaucoup de répétitions, de redondances entre les chapitres. Je n’ai d’habitude rien contre une écriture au rythme un peu lent, qui pose bien le contexte et fait la part belle à l’ambiance. Le problème ici s’est surtout les répétitions qui plombent le lecteur et en ajoute dans le pathos. Comme beaucoup, j’ai beaucoup apprécié les parties avec ces MacDonald, Highlanders brutaux mais au caractère entier et fiable, les descriptions de cette nature sauvage d’Écosse. Mais cela n’est au final qu’une part limitée du roman. 
Alors, certes, il y a ici du dépaysement, des grands moments avec la nature. C'est un roman intéressant sur la différence et la tolérance. Mais le style m’a empêchée d’adhérer à cette histoire, de ressentir une réelle empathie avec Corrag

Et voici ma première participation au challenge Petit Bac 2013 d'Enna.

Commentaires

Anonyme a dit…
Tout m'a plu dans ce livre et je m'en veux de ne pas avoir encore lu d'autres romans de l'auteur.
Alex Mot-à-Mots a dit…
Flute ! Un roman que j'avais beaucoup aimé.
canel a dit…
J'avais eu bcp de mal, aussi, avec ce livre...
La chèvre grise a dit…
@ Ys : je ne sais pas si j'ai très envie d'en découvrir d'autres, s'ils sont du même style.

@ Alex : pas grave, il faut bien des avis qui tempèrent un peu l'enthousiasme affolant que suscite ce roman :-)

@ Canel : aaaaaah, tu me rassures. Beaucoup de mal, non, pas pour moi, mais ça tirait en longueur et j'ai accéléré par moment.
Neph a dit…
Je viens de le terminer et je partage ton avis, je crois même avoir été plus dure envers les manques de ce livre... Pfiou, c'était pas si mal, mais c'était long !

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques