Effets secondaires, de Steven Soderbergh

Film américain de Steven Soderbergh, sorti le 3 avril 2013, avec Rooney Mara, Channing Tatum, Jude Law et Catherine Zeta-Jones.

L'histoire : Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…

Mon avis : J'avais vu, et bien aimé, Magic Mike de Soderbergh. La légende urbaine veut que ce soit ici son avant-dernier film. En tout cas, je l'ai trouvé très bon, très prenant.
Tout commence par des traces de sang dans un appartement. Puis nous revenons 3 mois plus tôt, au moment ou Martin Taylor sort de prison où il a été enfermé pendant 4 ans pour délit d'initié. 4 ans pendant lesquels sa femme, Emilie, a du mettre de côté tous ses rêves, tout ce qui faisait sa vie de femme bien établie, entretenue par son mari qui répondait au moindre de ses besoins et caprices. Elle est retournée en ville, a trouvé un travail, rendu visite régulièrement à Martin, et laissé tomber ses séances de psy. Tout se complique quand Martin sort, et bouleverse sa vie.
A la fois thriller efficace et critique de la société : les syndromes de la dépression face au système consumériste où on demande à son médecin un médicament particulier, comme on commande une pizza 4 saisons au pizzaïolo du coin. Et il est nécessaire de rappeler que tout médicament est un produit actif qui a des effets secondaires. Le choix du médicament n'est donc pas anecdotique et dépend d'un rapport bénéfices/risques qu'il est nécessaire de connaître.
C'est parce qu'il ne croit pas voir faire le mauvais choix en prescrivant un certain médicament à sa patiente dépressive que le docteur Banks part à la recherche de la vérité. Qui est vraiment Emilie ? Que cache-t-elle ? Soit, il est rémunéré par les laboratoires pharmaceutiques pour proposer ce médicament. Mais, bien que doutant, il ne comprend pas ce qui aurait pu mal tourné. Montré du doigt par la police, la défense et la presse, mis au pilori par ses collègues qui craignent la publicité négative.
C'est a un vrai jeu de dupes qu'on assiste ici. Si la première partie dénonce donc l'industrie pharmaceutique, la deuxième s'axe bien davantage sur le thriller classique, mêlant les aspects financiers à l'intrigue manipulatrice. Le réalisateur se perd peut-être un peu en glissant du premier aspect au deuxième. Mais il n'empêche que le spectateur est porté par la réalisation en quasi huis-clos qui l'entraine à la découverte du fin mot de l'histoire et des intentions de chacun.

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