Le majordome, de Lee Daniels

Film américain de Lee Daniels, sorti le 11 septembre 2013, avec Forest Whitaker et Oprah Winfrey.

L'histoire : Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille…

Mon avis : Voici un mélodrame passionnant qui retrace l'évolution des droits civiques aux Etats-Unis depuis les années 20 jusqu'à nos jours, des champs de coton du sud à l'accession d'un noir au poste de président. Abolition de la ségrégation, combat pour le droit de vote, assassinat de Luther King et mouvement des Black Panthers. Du racisme violent avec un bus mis en feu par le Ku Klux Klan au racisme ordinaire des employés noirs sous payés par rapport à leurs homologues blancs. Sous des apparences volontairement non-politisées, le film ne se gêne pas pour égratigner quelques uns des plus célèbres présidents.
Vie professionnelle et vie familiale s'entremêlent pour dresser le portrait de cet homme parti de rien et qui saura devenir invisible pour être indispensable. Il fait preuve d'une fierté et d'un professionnalisme sans faille, d'une ténacité et d'une dignité admirables, tout en espérant des jours meilleurs pour ses enfants, dont chacun choisira des combats que tout opposent.
Le film est porté par l'interprétation magistrale de Forrest Whitaker qui démontre que chacun a sa façon de lutter contre les injustices et par une flopée impressionnante de seconds rôles. Loin des images grandiloquentes habituelles et des films suintant de patriotisme, c'est une piqûre de rappel tout en justesse sur des combats qui sont encore et toujours à mener parfois dans certains pays, quelle que soit la minorité concernée.

Commentaires

J'ai bien aimé.

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