Je, d'un accident ou d'amour [Loïc Demey]

L'auteur : Loïc Demey, né en Moselle en 1977, est professeur d'EPS en collège. Je, d'un accident ou d'amour est sa première publication.

L'histoire : Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. D’un commencement comme ça. Je voiture Adèle jusqu’à la gare de l’Est, elle se départ chez elle, distance d’ici. Bien trop lointain. Elle m’amour, je l’énormément, mais elle s’en retour. A trois centaines de kilomètres.

Mon avis : C'est chez Tulisquoi que ce petit bijou a attiré mon attention. Pourtant, en lisant chez elle la quatrième de couverture, je me suis demandée ce que c'était que ce machin. Je n'étais pas très attirée. Puis j'ai lu son billet, l'impression forte que ce texte lui avait faite. Et surtout, elle donnait un extrait qui m'a vraiment séduite. Alors, j'ai tenté.

Effectivement, les premières lignes sont perturbantes. Mais la préface aide bien à se mettre dans l'ambiance, à comprendre la logique. Les verbes, qu'ils soient conjugués ou à l'infinitif ont tous été troqués contre des adjectifs ou des adverbes, sur le modèle d'un poème de Ghérasmi Luca. On se trouve alors entre poésie et nouvelle (vu la longueur, je ne parlerai pas de roman).

Et, rapidement, la magie opère. La poésie emporte le lecteur, le bouleverse, de la même façon qu'Hadrien a été bouleversé par sa rencontre avec Adèle. Car Hadrien, pourtant en couple, est littéralement subjugué dans le jardin du Luxembourg à Paris par une jeune femme. C'est le coup de foudre. Qui va l’emmener jusqu'à perdre ses verbes.

On se laisse emporter par les sensations que ces phrases sans verbe font naître. Car le lecteur est forcément totalement investit dans sa lecture, il comble les vides, met de lui-même. Et s'approprie totalement le texte. C'est lui mais en même temps tout le monde tellement le sujet est universel.

Ça pourrait être un peu poussif, ce procédé. Et pourtant non, c'est surtout chamboulant. Un coup de cœur.

"Je me chancelant, je me trac. Elle me chuchotements d'amour à l'oreille.
La rue se nuit, le ciel se lune. Je la nue.
La pièce se sombre, je m'orage. La fermeture éclair. La robe, tonnerre. Sa tunique en l'air et ses dessous à terre. La rue se lune, le ciel se nuit. Je la nue.
Elle me peau, je la pulpe des doigts. On s'épiderme."

Je, d'un accident ou d'amour, de Loïc Demey
Cheyne Éditeur
Septembre 2014

Commentaires

Lelf a dit…
C'est joli comme concept dis donc :)
Alex Mot-à-Mots a dit…
Un style qui a l'air d'être à part.
c'era una volta a dit…
Particulier et un brin déroutant ^^ Mais on doit s'y faire si on va au-delà de la syntaxe :)

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