Des mille et une façons de quitter la Moldavie [Vladimir Lortchenkov]

L'auteur : Né en février 1979, Vladimir Lortchenkov est un auteur moldave de langue russe, vivant désormais au Canada.

L'histoire : La Moldavie, on l'aime ou on la quitte.

À Larga, petit village misérable où ne poussent guère que des trognons de choux, les habitants caressent tous cette idée merveilleuse : émigrer. Leur paradis terrestre ? L'Italie, où les attendent prospérité et brunes incendiaires. Pour ce faire, rien n'est trop cher, ni trop fou : vendre un rein, transformer un tracteur en sous-marin, organiser une croisade religieuse ou apprendre le curling afin de décrocher un visa d'équipe nationale. Tout plutôt que de renoncer.

Et si la change souriait aux audacieux ?

Mon avis : C'est la librairie Scylla qui m'a recommandé ce roman lorsque j'ai demandé à découvrir une parution Mirobole un peu farfelue et qui ne soit pas un roman policier. Je savais que je prenais un risque : le farfelu et moi, des fois ça peut faire de très belles rencontres, mais souvent ça fait de jolis flops. C'est malheureusement le cas ici.

Pourtant, ma lecture avait bien commencée ! D'abord parce qu'on découvre ici ce petit pays si méconnu de l'est de l'Europe, le plus pauvre aussi. Les conditions de vie y sont difficiles et les terres peu enclines à donner de quoi survivre aux hommes, même prêts à se contenter de peu. Ensuite parce qu'on s'attache vite aux envies d'Italie de ces hommes qui ne manquent pas d'ingéniosité pour trouver un moyen de s'exiler. Leurs tentatives sont toutes effectivement plus farfelues les unes que les autres. Ce qui est amusant... au début.

Car la narration un peu décousue a fini par me lasser. On passe d'un personnage à un autre, avant de revenir au premier, des années plus tard. Cette fois encore je me suis heurtée à ce problème de dilution du temps, qui me pose souci. Quand on suit une histoire, que l'auteur écrit plusieurs pages sur quelques jours et que quelques pages plus tard on comprend que 10 ans ont passé. Ça me gêne vraiment dans ma lecture et c'est ce qui s'est passé ici. Et ça gêne à la fois pour rigoler franchement, mais aussi pour ressentir une vraie empathie.

Il y a des touches d'humour et de poésie, de la légèreté bien amenée malgré les sujets graves évoqués : situation politique de ce pays coincé entre Europe et ex-URSS, volonté d'exode qui fait forcément écho aux migrants qui occupent aujourd'hui notre actualité, . Mais je n'ai pas vraiment adhéré.

Des mille et une façons de quitter la Moldavie, de Vladimir Lortchenkov
Traduit par Raphaëlle Pache
Pocket
Septembre 2015

Commentaires

keisha a dit…
Oh j'avais bien aimé (le farfelu barré, ça me parle)
La chèvre grise a dit…
@ keisha : pas mal de gens ont beaucoup aimé :)
Nelfe a dit…
Ah mince... Moi j'avais adoré aussi ! Et d'ailleurs j'ai la suite de prévu dans très peu de temps.
Dommage...

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