Un pont sur la brume [Kij Johnson]

L'auteur : Kij Johnson est une auteur américaine de science-fiction et fantasy, née en janvier 1960 en Iowa. Elle partage son temps entre l'écriture et les cours qu'elle donne à l'université du Kansas. Elle a écrit quatre romans et une cinquantaine de nouvelles. Un pont sur la brume a reçu les prix Hugo et Nebula 2012.

L'histoire : Kit Meinem d'Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l'Empire. Peut-être... et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l'ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse réalisation qui soit, l’œuvre d'une vie : un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps à coupé l'Empire en deux. Un ouvrage d'art de quatre cent mètres au-dessus de l'incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu'une chose : leur extrême dangerosité...

Par-delà le pont... l'abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle.

Mon avis :Voici un court récit qui avait été offert à Mister. Il l’avait bien apprécié et me l’avait conseillé. Je comprends pourquoi. Son charme tient surtout à l’ambiance qui s’en dégage. Car l’histoire est  assez banale, bien que parsemée de belles trouvailles fantastiques : un fleuve de brume, corrosive et peuplée de créatures mystérieuses qui rendent toute traversée dangereuse, sépare en deux l’Empire. Il est donc décidé de construire un pont au-dessus pour relier les deux rives. Un architecte, Kit, est dépêché sur place et lance les travaux.

Chaque traversée qu’entreprend Kit est une vraie fantasmagorie. Sur le bateau de la passeuse Rasali, on entre dans un monde onirique à souhait. Et pourtant, c’est bien un récit au thème très humaniste que nous propose Kij Johnson. Je me suis laissé étonnamment passionner par les détails de la construction de ce pont. Parce que chaque étape est le prétexte à mettre en image la transformation de l’Empire tel qu’il était vers ce qu’il souhaite devenir. À travers la relation qui se tisse entre les deux personnages, c’est la nécessaire adaptation de l’Homme à un univers en constante évolution qui nous est livré ici. La fin d’un monde, le début d’un nouveau, encore inconnu, qui peut faire peur mais est aussi plein de possibilités.

On pourrait regretter que l’auteur n’aille pas plus loin, ne développe pas davantage les idées qu’elle propose. J’aurais aimé en savoir encore plus sur ce concept de brume, sur les géants et les poissons qui la peuplent et s’y cachent. On entrevoit les bribes d’un monde, l’Empire, et des règles qui le régissent et on quitte tout cela avec une pointe de nostalgie, tout comme Kit et Rasali quittent le monde d’avant le pont pour celui d’après.

Une belle découverte que je conseille.

Un pont sur la brume, de Kit Johnson
Traduit par Sylvie Denis
Éditions Le Bélial
Août 2016

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Une lecture de saison brumeuse.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : ça marcherait bien aussi sous une chaleur caniculaire.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques