James Bond 007 : Casino Royal [Ian Fleming]

L'auteur : Né en mai 1908 et mort en août 1964, Ian Fleming était écrivain, journaliste et officier du renseignement naval britannique. Il est principalement connu pour être l'auteur de la série de romans d'espionnage à succès James Bond, qui a été adaptée largement au cinéma.

L'histoire : Le Chiffre est un trésorier qui travaille pour le compte du bureau de contre-espionnage et d'assassinat soviétique. Il organise une partie de baccara dans un casino français pour lever des fonds afin de récupérer en une nuit l'argent qu'il a perdu dans une tentative de création d'une chaîne de maisons closes, faute de quoi l'agence n'hésitera pas à l'éliminer dès qu'elle aura découvert ses pertes.

On confie à l'agent secret britannique James Bond, bon joueur, le soin de battre Le Chiffre dans l'espoir d'attirer l'attention du SMERSH sur ses pertes d'argent et l'inciter à l'éliminer.

Mon avis : Oubliez l'image de Daniel Craig, ou de ses prédécesseurs, et même celle d'un gentilhomme charmeur. Le James Bond inventé par Ian Fleming est un personnage en fait assez puant ! C'est la surprise qu'apporte ce court roman, dont le style n'a pas grand chose de remarquable : on le lit certes vite et sans problème, mais on est assez proche d'un roman de gare. L'histoire tourne autour de deux rebondissements que sont la partie de baccara, avec de longues descriptions sur la façon de jouer, et l'enlèvement de Vesper. La scène de torture est remarquable cependant et, quand vous avez vu le film, vous souffrez d'avance pour l'agent secret.

Pour en revenir au personnage de 007 donc, il est assez froid, addict au jeu, à l'alcool et à la cigarette. Misogyne au possible, même si il ne faut pas oublier de remettre ce roman dans son contexte, la vision de la femme ayant, heureusement, passablement évoluée. James Bond est manipulateur, brutal et surtout terriblement cynique. C'est certes l'image qu'en donne les derniers films, mais avec une humanité, une faiblesse sous-jacente qui, ici, est totalement absente. Certains pourraient penser qu'il envisage tout de même le mariage, mais quand on lit ses motivations, on doute sacrément qu'il puisse avoir le moindre sentiment pour la demoiselle, le mariage ne semblant revêtir que des aspects pratiques. Il sacrifie tout et tout le monde sur l'autel de sa mission. Et s'il se pose des questions sur la justesse des méthodes et des résultats obtenus, elles sont bien vite balayées par l'urgence de la situation et la nécessité de se sortir du pétrin dans lequel il se retrouve. Un personnage vraiment noir donc et qui n'attire pas la sympathie.

Pour l'anecdote, on notera quelques erreurs de situation de la part de l'auteur : la semaine idyllique passée par nos deux tourtereaux en bord de mer dans le nord de la France, avec plage de sable doré et pins. Je n'y connais rien en géographie, mais quand même, ça fait bizarre de trouver des pins à cet endroit !

"Il arrivait précisément ce qu'il avait craint. Ces femmes idiotes qui croient pouvoir faire un travail d'homme ! Pourquoi diable ne restent-elles pas chez elles avec leurs casseroles, leurs robes et leurs commérages et ne laissent-elles pas aux hommes les travaux d'homme ?" (p°138)

James Bond 007 : Casino Royal, de Ian Fleming
Traduit par André Gillard
Éditions Plon
1964

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Le roman a-t-il été bien adapté en film ?
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : plutôt oui. Bon, ils ont ajouté un début et une fin qui n'y étaient pas et plus d'action mais pour le cœur du film, ça colle parfaitement.

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